L’obésité chez les personnes âgées, quels sont les causes et les risques ?
L’obésité est considérée comme un enjeu de santé publique d’une manière générale. Chez les personnes âgées, la prise de poids survient bien avant et s’installe au fil des années. Les risques sur la santé et le bien-être sont alors importants. Comment évaluer l’obésité chez les personnes âgées et comment faire pour retrouver un poids de forme après 65 ans ? Quels sont les risques à être en surpoids passé un certain âge ?
Quelles sont les causes principales de l’obésité chez les personnes âgées ?
Une hausse constante du surpoids dans la population
D’après l’OMS, le nombre de personnes obèses a triplé dans le monde depuis 1975. Les raisons à cela sont diverses et principalement liées à la consommation de nourritures trop riches et à une sédentarité de plus en plus élevée. De plus, la pandémie a amplifié ce phénomène avec des personnes qui ne pouvaient plus sortir de chez elles et pratiquaient encore moins d’activités physiques que précédemment.
Si le manque d’activité concerne avant tout les jeunes, à qui l’on reproche de rester trop longtemps les yeux rivés sur leurs écrans, il touche aussi les personnes âgées ou en passe de le devenir. Or, après 50 ans, la prise de poids peut s’installer, favorisée par les médicaments, les hormones ou d’autres facteurs.
Ainsi, d’après une étude au niveau européen en 2014 et l’Observatoire des Séniors, les 65 à 74 ans sont la population la plus concernée par le surpoids et l’obésité, à 63 %. Soit 44 % à souffrir de surpoids et 22 % d’obésité.
Les hommes plus souvent touchés
La surcharge pondérale des 65 – 74 ans en France touche plus particulièrement les hommes à 70 %, quand les femmes le sont à 55,8 %. Cela peut s’expliquer par une habitude de consommation plus importante de produits riches en graisse saturée et en sucre, sans oublier l’alcool qui entraîne aussi une prise de poids, notamment au niveau de l’abdomen.
Pourquoi l’obésité est-elle considérée comme un problème de santé publique ?
Ce n’est pas le fait d’être en surpoids qui représente un problème de santé publique, mais les conséquences de celui-ci sur la santé de la population. Car ce sont autant de risques pour le bien-être général et d’autres aspects plus terre à terre. Autrement dit, la surcharge pondérale cause des maladies qui augmentent les dépenses de santé de l’État. Mais, au-delà, il s’agit de préserver la santé des séniors à long terme, notamment quant à leur autonomie.
L’obésité est-elle une maladie chez les séniors ?
L’Inserm considère que l’obésité est une maladie des tissus adipeux, que ce soit chez les jeunes, les adultes ou les séniors. Mais les risques de devenir obèse ne sont pas les mêmes d’une personne à une autre, même si elles se nourrissent de façon identique tout au long de leur vie.
Par ailleurs, certains facteurs favorisent parfois la prise de poids :
- Une hyperthyroïdie (maladie de la thyroïde)
- Certaines maladies génétiques
- Les grossesses
- La ménopause en raison du changement hormonal
- La prise de médicaments (anti-dépresseurs, antiépileptiques, anxiolytiques, antidiabétiques, etc.)
Notez que la prise de poids n’est pas automatique dans ces cas-là, mais qu’elle touche plus facilement certaines personnes.
Quels sont les risques inhérents à l’obésité ?
Le fait d’être en surpoids n’est pas un défaut et les personnes âgées concernées ne doivent pas se focaliser sur ce plan si leur état de santé par ailleurs est bon. Le stade supérieur de l’obésité reste cependant problématique car il génère d’autres maladies qui détériorent la qualité de vie et entraînent des rendez-vous médicaux réguliers.
La réduction de la mobilité
Un des principaux risques de l’obésité chez les seniors est celui de la perte d’autonomie. Le surpoids entraîne en effet une difficulté pour se mouvoir qui complique le quotidien. Cela peut aussi créer un cercle vicieux avec plus de sédentarité.
Les maladies cardio-vasculaires
Depuis longtemps, le lien entre l’obésité et le risque plus élevé de développer des maladies cardio-vasculaires est bien connu. L’hypertension artérielle, l’infarctus, l’insuffisance cardiaque ou encore l’accident vasculaire cérébral sont plus fréquents chez les personnes obèses et, par ailleurs, âgées. Lorsque l’on avance en âge, le risque de varices est aussi plus important.
Les maladies respiratoires
La surcharge pondérale est aussi à l’origine d’une diminution des capacités respiratoires, avec notamment un essoufflement à l’effort, lorsqu’il faut monter les escaliers par exemple. L’obésité peut aussi entraîner le syndrome d’apnée du sommeil.
Le diabète de type 2
Si le diabète de type 2 augmente après 45 ans, il est aussi lié à la sédentarité et à une alimentation trop riche et trop sucrée. Le surpoids entraîne ainsi un risque 5 fois plus élevé d’être concerné par le diabète.
Le cancer
La surcharge pondérale entraîne un risque plus élevé de cancers, notamment le cancer du sein chez la femme après la ménopause ou encore de l’ovaire. L’obésité peut aussi être un facteur de survenue des cancers de l’appareil digestif et de l’appareil urogénital.
La maladie d’Alzheimer
L’obésité chez les personnes âgées représente un facteur de risque supplémentaire avec l’âge de développer la maladie d’Alzheimer. Selon une récente étude américaine sur pas moins de 378 000 personnes suivies tout au long de leur vie d’adultes, l’obésité qui survient en milieu de vie, soit autour de la quarantaine, augmente les risques. Surtout lorsque la personne concernée mène une vie sédentaire.
Comment calculer son IMC ?
Rappelons que le niveau de surcharge pondérale s’appuie sur le calcul de l’IMC, l’indice de masse corporel. En comparant le poids et la taille, l’IMC permet de se situer et, si nécessaire, de mettre en place des mesures pour perdre des kilos.
L’IMC se calcule en divisant le poids en kg par le carré de la taille en mètres. Pour éviter de faire le calcul vous-même, l’Assurance Maladie propose un outil pour avoir le résultat en deux clics.
- À moins de 18,5, il y a une insuffisance pondérale, autrement dit une maigreur
- De 18,5 à 25, la corpulence est normale
- Entre 25 et 30, la personne est en surpoids
- Entre 30 et 35, l’obésité est modérée
- Entre 35 et 40 l’obésité est sévère
- Enfin, à plus de 40 l‘obésité est morbide ou massive
Comment faire maigrir une personne âgée ?
Il est parfois difficile d’encourager une personne âgée à maigrir, surtout si celle-ci considère qu’elle a bien le droit de profiter des plaisirs de la vie. Pour autant, certaines analyses de sang peuvent suffire à déclencher un déclic qui permettra de diminuer les apports de graisse et de sucre, sans pour autant renoncer au plaisir gustatif.
- Expliquez-lui que perdre un peu de poids lui permettra d’être plus mobile, et ainsi de vieillir dans de meilleures conditions, sans avoir besoin d’aller voir le médecin trop souvent
- Encouragez-la à pratiquer une activité sportive, ne serait-ce que de la marche en l’accompagnant pour donner le rythme et papoter
- Déjeunez avec elle et préparez ensemble des plats à la fois savoureux et sains
Son médecin traitant peut aussi lui conseiller de consulter un nutritionniste pour trouver une manière raisonnée de perdre du poids.
Attention à ne pas tomber dans l’effet inverse, soit la dénutrition des personnes âgées. Si un sénior ne consomme pas assez de protéines (animales ou végétales) et d’acides gras essentiels, la perte de poids peut être vertigineuse et entraîner avec elle une perte de mobilité, une fatigue, voire une anémie. Pour la santé, comme dans toute chose, l’équilibre est la clé !