Guide de la conduite accompagnée (AAC)
À partir de 15 ans, les jeunes peuvent apprendre à conduire avec un adulte, c’est le principe de la conduite accompagnée ou apprentissage anticipé de la conduite (AAC). En complément des cours dispensés par une auto-école, elle leur permet de gagner en expérience et en confiance. Mais ce mode d’apprentissage suppose de faire les bons choix. Découvrez ici comment bénéficier de la conduite accompagnée, quelles sont ses modalités et aussi que faire si votre enfant ne souhaite pas anticiper sa conduite. Tout cela, pour une conduite sûre dès les premières années du permis !
Rappel de la conduite accompagnée : elle est pour qui ?
La conduite accompagnée est une formule qui permet aux jeunes de 15 ans et plus de se former à la conduite avec l’aide d’un accompagnateur, en plus des leçons dispensées par une auto-école. De cette façon, ils n’ont pas à attendre plusieurs années pour commencer les cours. De la même manière, les jeunes peuvent passer le permis plus rapidement, d’autant plus qu’il est désormais accessible dès l’âge de 17 ans.
Mais le premier but est de leur faire acquérir de l’expérience sur la route et de la confiance au volant, tout en réduisant le coût de la formation.
La conduite accompagnée est ouverte à tous les candidats au permis de conduire de la catégorie B (voiture) ou BE (voiture avec remorque).
Par ailleurs, les candidats à l’AAC réduisent la période probatoire du permis, qui dure 2 ans au lieu de 3 pour la méthode traditionnelle.
Concrètement, comment se passe la conduite accompagnée ?
Pour bénéficier de la conduite accompagnée, il faut d’abord s’inscrire dans une auto-école agréée et suivre une formation initiale comprenant au minimum 20 heures de conduite et 3 rendez-vous pédagogiques, soit 1 préalable et 2 d’étape.
Après avoir obtenu l’accord de l’auto-école et de l’assureur, le candidat peut commencer à conduire avec son accompagnateur, qui doit être titulaire du permis de conduire depuis au moins 5 ans et avoir suivi une formation spécifique.
Le candidat doit parcourir au moins 3000 km sur une durée minimale d’un an, en respectant un livret d’apprentissage qui consigne ses progrès.
Après cela, le jeune peut se présenter à l’examen du permis de conduire, avec des chances de réussite plus élevées que la moyenne : soit 75 %, quand il est de seulement 52 % pour les personnes qui ont suivi une formation traditionnelle.
Sur quel type de véhicule ?
La conduite accompagnée peut se faire sur tout type de véhicule de la catégorie B à boîte manuelle ou automatique. Il est également possible de conduire un véhicule avec remorque qui ne doit pas dépasser 750 kg, ou dont le poids total en plus du véhicule ne dépasse pas 3000 kg.
L’assurance pour la conduite accompagnée
Lorsqu’il s’agit d’initier un jeune conducteur à la conduite, il est essentiel de comprendre les implications de l’assurance auto. Voici quelques points à anticiper :
- L’extension de garantie : vous devez en effet vérifier que votre contrat d’assurance actuel permet la conduite accompagnée. Si ce n’est pas le cas, demandez une extension de garantie auprès de votre assureur, sans frais supplémentaires.
- La modification du contrat : si l’assureur accepte d’assurer le risque supplémentaire, le contrat d’assurance sera modifié en conséquence. Le nom du conducteur en apprentissage sera ajouté au contrat, lui permettant de bénéficier des garanties existantes.
- Le refus de l’assureur : votre assureur peut refuser d’accorder cette garantie dans certaines circonstances, par exemple si vous avez été condamné pour certains délits. De plus, si l’assureur estime que le conducteur en apprentissage présente un risque trop élevé, il peut refuser de l’assurer. Dans ce cas, il faudra chercher un autre assureur prêt à assurer le conducteur en apprentissage.
- Les avantages de la conduite accompagnée au niveau de l’assurance : faire le choix de la conduite accompagnée entraîne certains avantages. En plus d’améliorer la qualité de la conduite, cela facilite l’obtention d’une assurance une fois le permis obtenu, souvent à des tarifs plus avantageux. Il n’est pas rare que les compagnies d’assurance proposent une réduction de 50% la première année par exemple.
Le rôle de l’accompagnateur
L’accompagnateur est le plus souvent le parent de l’enfant. Dans tous les cas, il joue un rôle essentiel dans la formation du candidat au permis de conduire. Il doit être capable de lui transmettre les bonnes pratiques de la conduite, de le conseiller, mais aussi de le rassurer.
Autre obligation : dès qu’il constate une erreur, il doit la corriger et expliquer au jeune conducteur en formation pourquoi avec pédagogie. Son rôle est aussi d’être attentif à son état de fatigue, de stress ou de distraction.
En plus de veiller lui-même au respect du code de la route, il intervient sur les commandes du véhicule seulement en cas de danger.
Les règles de conduite accompagnée
C’est une évidence qu’il est bon de rappeler : le candidat en conduite accompagnée doit respecter les mêmes règles de conduite que les autres usagers de la route, mais les vitesses maximales sont plus basses. Il doit notamment :
- Porter sa ceinture de sécurité et s’assurer que ses passagers en font de même
- Respecter les limitations de vitesse :
- 110 km/h sur les sections d’autoroutes limitées à 130 km/h
- 100 km/h sur les autres sections d’autoroutes
- 100 km/h sur les routes à 2 chaussées séparées par un terre-plein central
- 80 km/h sur les autres routes
- 50 km/h en agglomération
- Adapter sa conduite aux conditions de circulation, de visibilité et de météo
- Respecter les priorités, les feux, les panneaux et les marquages au sol
- Signaler ses changements de direction et de voie
- Contrôler régulièrement ses rétroviseurs et ses angles morts
- Ne pas utiliser son téléphone portable ni aucun autre appareil qui pourrait le distraire
- Ne pas consommer d’alcool ni de drogue
En plus, le véhicule doit être équipé d’un signe distinctif « conduite accompagnée » apposé à l’arrière.
Que faire si mon enfant ne veut pas faire de conduite accompagnée ?
La conduite accompagnée n’est pas obligatoire, mais elle présente de nombreux avantages pour les jeunes conducteurs. Elle leur permet de gagner en expérience, en confiance et en autonomie, ce qui diminue aussi le risque d’accident après avoir décroché le permis.
Si votre enfant ne veut pas faire de conduite accompagnée, par peur ou par manque d’envie, vous pouvez essayer de le convaincre en lui expliquant les bénéfices de cette formule. N’hésitez pas à lui montrer des témoignages en vidéo d’autres jeunes, ou bien parmi votre entourage ou le voisinage, ou proposez-lui de vous rendre dans une auto-école pour en discuter avec un moniteur.
Vous pouvez également lui laisser le choix de son accompagnateur, à condition qu’il remplisse les conditions requises.
Quelle différence avec la conduite encadrée ?
La conduite encadrée est une méthode de formation à la conduite destinée aux élèves en formation professionnelle pour les métiers de la route uniquement.
Pour y être éligible, l’élève doit être :
- Âgé d’au moins 16 ans
- Etre en cours de préparation d’un diplôme professionnel lié à la conduite, par exemple, BEP ou CAP de conducteur routier ou apprentis conducteurs et stagiaires en formation professionnelle.
- Avoir l’accord du chef d’établissement
- Avoir participé à un rendez-vous préalable organisé par l’enseignant responsable de l’enseignement de la conduite.
L’élève a alors la possibilité de conduire, avec un accompagnateur de son choix, ce qui lui permet de maintenir et d’améliorer ses compétences et son expérience de conduite. L’accompagnateur doit être titulaire du permis B depuis au moins cinq ans sans interruption et avoir l’accord de son assureur.
Quelle différence avec la conduite supervisée ?
La conduite supervisée est une solution d’apprentissage de la conduite qui s’adresse aux personnes âgées de 18 ans et plus. Elle permet de compléter la formation initiale en auto-école en conduisant avec un accompagnateur, ce qui peut aider à passer l’épreuve pratique du permis de conduire dans des conditions plus sereines.
Elle présente d’ailleurs des avantages similaires à l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC). Mais elle s’adresse aux futurs jeunes conducteurs qui souhaitent acquérir une expérience de conduite supplémentaire avant de passer l’examen du permis de conduire, ou après un échec à l’épreuve pratique.
Pour débuter la conduite supervisée, plusieurs conditions doivent être remplies :
- Avoir réussi l’examen du code de la route.
- Avoir suivi une formation pratique d’au moins 20 heures avec un enseignant de l’école de conduite.
- Avoir reçu une évaluation favorable de la part de son moniteur d’auto-école et de la sécurité routière et obtenu l’attestation de fin de formation initiale (AFFI).
- Avoir l’accord de l’assureur du véhicule.
Il n’y a pas de durée minimale ni de distance minimale à parcourir en conduite supervisée. Cependant, contrairement à l’apprentissage anticipé de la conduite, la conduite supervisée ne permet pas de réduire la durée de la période probatoire. Les nouveaux titulaires du permis de conduire disposent de 6 points sur leur permis et doivent attendre trois ans sans infraction avant d’en obtenir 12.
Conclusion
La conduite accompagnée (AAC), tout comme la conduite encadrée et supervisée, est un excellent moyen de prendre la route avec confiance et ainsi d’obtenir son permis plus facilement. En plus d’un coût total moins élevé et plus de chances d’avoir son permis du premier coup, ce dispositif est un vrai plus !