Les femmes enceintes et la conduite : comment conduire sans prendre de risques ?
Bien que la loi française autorise les femmes enceintes à conduire, celles-ci doivent veiller à bénéficier de toutes leurs facultés physiques et psychologiques avant de prendre le volant. Les femmes enceintes sont en effet confrontées à des défis lorsqu’il s’agit de conduire en toute sécurité, pour elles-mêmes et pour leur bébé. Voici comment évaluer si vous-même ou votre compagne êtes apte à conduire et si oui, jusqu’à quel moment.
Une femme enceinte peut-elle conduire jusqu’au terme ?
Dans la loi, rien n’interdit à une femme enceinte de conduire jusqu’au terme. Parfois, celles-ci n’ont d’ailleurs pas le choix, notamment quand il s’agit de récupérer leurs enfants à l’école ou la crèche, ou encore de répondre à diverses obligations.
Cela étant, toute femme enceinte sait que la conduite n’est pas une affaire de volonté ou de droit : le confort de conduite et l’aptitude priment avant tout. Ainsi, entre la ceinture de sécurité qui comprime le ventre, les maux de dos, les jambes lourdes et parfois la difficulté d’atteindre les pédales sont autant de facteurs qui invitent à laisser le volant à quelqu’un d’autre.
Les aspects psychologiques à prendre en compte
En raison du bouleversement hormonal qu’elle génère, la grossesse entraîne des changements d’humeur et de l’anxiété, ce qui peut affecter la conduite et les réactions. Mais attention, une femme enceinte n’est ni malade ni à la merci de réactions exacerbées, c’est un cliché à combattre. Cependant, en cas de bouffée d’angoisse au volant, cela peut affecter les réflexes ou bien, tout simplement, empêcher de conduire.
La santé mentale des femmes enceintes est essentielle pour la poursuite de la grossesse dans les meilleures conditions, notamment au volant. Soyez attentive à vos émotions et ne prenez pas le volant si vous vous sentez plus stressée que d’habitude.
Le bien-être physique au volant de la femme enceinte
Si la grossesse est parfois vue comme une période merveilleuse, les effets des hormones et du corps qui change au fil des mois n’apportent pas que de la joie. Ainsi, dès le premier trimestre, ce sont les nausées qui prennent souvent le dessus. Or, lorsque l’on conduit, difficile de maintenir suffisamment sa vigilance dans ces conditions. À cela s’ajoute la fatigue qui amenuise les réflexes.
Les femmes enceintes peuvent aussi avoir du mal à conduire et à effectuer les manœuvres, notamment pour se garer et s’insérer dans la circulation en raison de l’inconfort qu’elles ressentent. Car si le ventre peut être un obstacle plus le terme approche, le dos est aussi sollicité par la grossesse et cause souvent des douleurs.
Femmes enceintes et confort dans le véhicule
Tous ces aspects invitent à réfléchir sur le confort des femmes enceintes lorsqu’elles doivent prendre le volant. Voyons comment faire pour placer sa ceinture correctement et trouver la bonne position pour être à l’aise dans ses mouvements.
La ceinture de sécurité
Pas question de laisser de côté la ceinture quand on est enceinte ! Comme pour tous les conducteurs et les passagers, une femme enceinte doit porter la ceinture pour sa sécurité et aussi celle de son bébé. De nombreuses études ont ainsi démontré qu’en cas d’accident, si la femme enceinte ne porte pas de ceinture, le risque de rupture du placenta est élevé. À l’inverse, la ceinture et l’airbag protègent autant la mère que le bébé à naître en cas de choc.
Comme le recommande la Prévention pour la sécurité routière, si la ceinture gêne ou comprime, il est possible de la placer sous le ventre ; elle sera tout aussi opérante en cas d’accident.
La position idéale en voiture
Au cours de la grossesse, le corps change et les femmes peuvent notamment ressentir des douleurs au dos qui empêchent de se mouvoir, sans parler de la grosseur du ventre qui limite l’amplitude des gestes. Elles peuvent même connaître des difficultés à atteindre les pédales.
Veillez donc à vous adapter à ces changements au fur et à mesure des mois :
- Ajustez régulièrement le siège et le volant, ainsi que les rétroviseurs
- Portez des chaussures confortables, de type baskets, et vérifiez que vous pouvez bien atteindre et actionner les pédales
- Placez un petit coussin au creux des reins pour soutenir votre dos
Faites des arrêts réguliers
Pendant la grossesse, la circulation sanguine est plus difficile. Les jambes sont lourdes et peuvent vite devenir inconfortables en position assise lors des longs trajets. Pour éviter de souffrir et par conséquent de ne plus être à 100 % concentrée sur sa conduite, mieux vaut s’arrêter et marcher quelques minutes, toutes les heures si possible.
Soyez prévoyante !
Pour parer à toute éventualité, ne partez jamais en voiture, même pour un petit trajet, sans votre téléphone portable, une bouteille d’eau et une collation en cas d’hypoglycémie.
Quand laisser le volant à quelqu’un d’autre ?
Parfois, pour la sécurité de la mère et de l’enfant, le plus sûr est de confier le volant à quelqu’un d’autre ou de trouver une autre solution.
Lors du dernier trimestre sur indication du médecin
Les 3 derniers mois de grossesse sont les plus à risques lorsque l’on conduit en raison du taux de naissances prématurées qui peuvent avoir lieu à cette période. Par conséquent, a fortiori sur de longues distances, mieux vaut se passer de la conduite si vous craignez d’accoucher avant le terme. Les gynécologues-obstétriciens conseillent donc pour la plupart d’éviter de prendre le volant à partir de cette période, mais cela dépend là encore de l’état de forme de chaque femme et de la santé de son bébé.
Sachez que beaucoup de femmes continuent de prendre le volant jusqu’au terme, sans risque pour elle ou pour leur bébé.
Le principal est d’écouter son médecin et de suivre scrupuleusement ses conseils. Lors des derniers rendez-vous durant cette période ou même bien avant, le spécialiste sait parfaitement indiquer à sa patiente s’il est ou non possible de conduire. Si la grossesse est à risques et demande du repos, la conduite sera évidemment proscrite.
Si vous êtes gênée
De vous-même, si vous êtes gênée dans vos mouvements, ne tentez pas le diable et confiez le volant à quelqu’un d’autre. Mais si vous êtes en pleine forme et ne vous sentez pas bloquée d’une quelconque manière, vous n’avez aucune raison de vous priver de la conduite !
Si vous êtes anxieuse
À l’inverse, si vous souffrez d’une légère anxiété lors de la conduite, essayez de trouver une autre solution pour continuer à bouger. Si vous faites des petits trajets, il est aussi tout à fait envisageable de laisser le volant au profit de la marche ou du vélo, au moins pendant une période de la grossesse.
Si la route est mauvaise
Durant les 6 derniers mois de grossesse, évitez les routes cabossées, caillouteuses ou jonchées de pavés. Les secousses et les vibrations peuvent entraîner la survenue de contractions et de douleurs pelviennes.
Les femmes enceintes peuvent donc tout à fait conduire en toute sécurité, à condition d’être installées confortablement et de faire attention à leur état général avant de prendre la route. Le médecin qui suit la grossesse est aussi le premier relais pour savoir si vous pouvez conduire ou non et jusqu’à quand avant le terme.