Comment prévenir l’obésité chez les enfants ?
Enjeu de santé publique, l’obésité chez les enfants représente un risque pour leur santé future. En raison du manque d’activité physique, d’une alimentation mal adaptée ou d’une santé mentale fragile, le risque de grossir est élevé. En tant que parents, grands-parents ou accompagnateurs de jeunes enfants en surpoids, vous pouvez agir pour que la courbe diminue et qu’ils se sentent bien avant tout. Découvrez ici comment détecter un surpoids infantile et agir pour un rapport sain avec la nourriture.
Détecter le risque de surpoids chez les enfants
Chaque année, en janvier, est organisée la Journée du dépistage de l’obésité infantile. Cette action s’appuie sur des données qui restent trop élevées. Selon les derniers chiffres disponibles de l’Assurance Maladie, 17 % des enfants de 6 à 17 ans étaient en surpoids dont 3,9 % en situation d’obésité en 2015. A l’âge adulte, la moitié de la population connaît un surpoids (54 % parmi les hommes, et 44 % parmi les femmes).
Or c’est justement dans les premières années de la vie, puis à l’adolescence, que se joue la santé future. En réduisant les risques, vous pouvez nettement améliorer la vie d’adulte des enfants. Mais, pour y parvenir, il est essentiel de comprendre les mécanismes de la prise de poids. Le plus difficile sans doute est aussi de ne pas en faire une obsession pour soi-même et pour l’enfant, au risque de l’entraîner dans des régimes yo-yo contreproductifs.
Pourquoi les enfants grossissent-ils ?
La prise de poids chez les enfants provient de causes multiples, lesquelles se croisent le plus souvent. Voici les principales.
Le manque d’activité physique
Si tous les enfants sédentaires ne grossissent pas, le fait de rester devant des écrans toute la journée au lieu de sortir pour jouer ou de pratiquer une activité physique est un facteur de surpoids. Lorsque le manque d’activité s’accompagne de grignotage, le cocktail entraîne systématiquement une augmentation de la masse graisseuse.
D’après les chiffres de l’Observatoire Nationale de l’Activité Physique et de la Sédentarité, le manque d’activité (moins de 60 minutes par jour) concerne :
- 37 % des enfants de 6 à 10 ans
- 73 % des jeunes de 11 à 17 ans
La nourriture consolatrice
Pour calmer ses angoisses ou chercher un remède à l’ennui, de nombreux enfants se tournent vers la nourriture, souvent riche. Car, dans leur esprit – et comment leur en vouloir ? – mieux vaut de la pâte à tartiner qu’une pomme pour se remonter le moral.
L’environnement familial et social
Le facteur sociologique est aussi très important. Les enfants qui grandissent dans une famille où la nourriture n’est pas suffisamment variée, riche en fruits et en légumes, ont tendance à grossir. Selon l’Assurance Maladie, les enfants d’ouvriers sont 4 fois plus touchés par l’obésité que les enfants de cadres.
Le manque de moyens, notamment en période d’inflation, explique le plus souvent cet écart. D’autres éléments concourent par ailleurs au surpoids : des conditions de vie difficiles pour l’enfant qui génèrent un stress, lui-même vecteur d’une alimentation déséquilibrée et du grignotage.
Les raisons médicales et physiologiques
N’oublions pas que la prise de poids peut aussi être liée à des problèmes de santé, comme un dysfonctionnement hormonal, ou par un traitement médicamenteux. Il est donc fondamental de prendre en considération l’ensemble de la vie de l’enfant pour comprendre les causes, et non se focaliser sur l’alimentation.
Quelles sont les conséquences du surpoids chez les enfants et les adolescents ?
Le surpoids chez les enfants et les adolescents est souvent le terreau de moqueries de la part de leurs camarades et de la société. Parfois, le regard désapprobateur des enseignants et même de certains professionnels de santé – qui manquent de bienveillance -, génère une forte mésestime de soi. Celle-ci peut entraîner des conséquences graves sur le bien-être mental, notamment à l’adolescence.
⚠L’obésité ne peut en aucun cas justifier qu’un enfant soit pris à partie ou harcelé à l’école et souffre ce que l’on appelle la « grossophobie », autrement dit la stigmatisation des personnes en surpoids. Alertez le corps enseignant si tel est le cas, même en cas de simple doute.
Mais l’obésité chez les enfants génère avant tout des problèmes de santé qui peuvent survenir tôt à l’âge adulte si le poids ne retrouve pas une courbe « normale » -autrement dit qui se situe dans un écart d’IMC* situé entre 18,5 et 25) :
- Maladies cardiovasculaires
- Problématiques articulaires
- Difficultés respiratoires
- Diabète de type 2
- Accroissement du risque de survenue de certains cancers
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Comment agir contre l’obésité infantile ?
L’obésité infantile s’impose aujourd’hui comme un problème de santé croissant dans les pays industrialisés. Pour les parents et les proches des enfants (nounou, frères et sœurs, accompagnants scolaires et extrascolaires), la prise en charge des enfants commence par la prévention :
- Favorisez une alimentation équilibrée : les enfants ont besoin d’un régime alimentaire riche en fruits, légumes, protéines et céréales complètes pour rester en bonne santé. À l’inverse, il faut limiter les produits alimentaires transformés, riches en sucre, en gras et pauvres en nutriments.
- Encouragez l’activité physique : les enfants ont besoin de bouger et de s’amuser pour rester en bonne santé physique et mentale. Il faut non seulement les encourager, mais aussi participer avec eux à une activité physique régulière, telle que jouer dans le parc, faire du vélo ou pratiquer un sport en équipe.
- Établissez des limites : le grignotage, le temps passé devant les écrans sont des facteurs de surpoids, si bien qu’un cadre est nécessaire pour les heures des repas et du goûter. De même, le temps passé à l’extérieur ne doit pas être négociable.
- Éduquez les enfants à l’alimentation : les enfants ont besoin de comprendre les bénéfices de de préférer tel ou tel choix alimentaire pour leur bien-être. Pour cela, n’hésitez pas à faire du repas un moment d’échanges sur les différents types d’aliments.
- Soyez un bon modèle ! Les enfants apprennent par l’exemple et les parents ont un rôle important à jouer en tant que modèles de santé. Si vous restez chez vous devant un écran quand le soleil pointe le bout de son nez, ou que vous mangez de manière excessive, n’espérez pas convaincre votre fils ou votre fille du contraire ! À l’inverse, avoir de bonnes habitudes alimentaires et pratiquer un sport permettent d’instiller de bons réflexes chez les enfants.
⚠Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse qui consiste à penser à la nourriture saine en permanence. Pour un enfant, comme pour un adulte, faite attention à manger équilibré signifie aussi se faire plaisir de temps en temps, sans avoir à penser à la balance à temps complet. Un trop-plein d’attention portée à son régime alimentaire porte même un nom : « l’orthorexie ».
Consultez si nécessaire
Si de nouvelles habitudes ne parviennent pas à faire baisser le poids de l’enfant, une consultation chez un médecin généraliste est indispensable. En fonction de la courbe du poids, il pourra vous orienter vers un nutritionniste qui pourra mieux adapter ses habitudes alimentaires.
*Rappel : l’IMC, l’indice de masse corporelle
Pour calculer l’IMC, il faut :
Diviser le poids en kg par la taille en mètre
Par exemple :
30kg /1m40 = IMC de 21.43
Déterminé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’IMC indique si une personne, adulte ou enfant présente :
une insuffisance pondérale | Inférieur à 18,5 |
une corpulence normale | 18,5 à 25 |
un surpoids | 25 à 30 |
une obésité | IMC supérieur à 30 |
Par la mise en place des bonnes pratiques au bon moment, les parents peuvent ainsi prévenir l’obésité infantile et protéger la santé de leur enfant à long terme. Cependant, n’oubliez pas que chaque individu a une morphologie et des besoins différents, d’où la nécessité d’agir au cas par cas et d’être accompagné par des professionnels de santé si nécessaire.