Les affections neurologiques chez les séniors : comment les détecter et les limiter ?
Les maladies neurologiques chez les personnes âgées sont fréquentes et peuvent entraîner des conséquences graves sur leur qualité de vie et celles de leurs proches. Même si le vieillissement des cellules est l’une des principales causes, vous pouvez agir sur d’autres raisons pour les prévenir ou limiter sur leur gravité. De même, les détecter rapidement permet de mieux les traiter et d’atténuer leurs effets sur le quotidien.
Quelles sont les affections neurologiques les plus courantes chez les séniors ?
Parmi les affections neurologiques les plus courantes chez les personnes âgées, on retrouve avant tout :
- La maladie d’Alzheimer : elle détruit peu à peu les cellules cérébrales, ce qui entraîne un dérèglement cognitif avec des pertes de mémoire, au point d’oublier qui sont les personnes de son entourage, et une désorientation
- La maladie de Parkinson : elle détruit une catégorie spécifique, les neurones à dopamine, des neurotransmetteurs. Ce qui génère aussi des troubles moteur, dont des tremblements, en plus des troubles cognitifs
- Les troubles de la mémoire : ces derniers sont moins invalidants lorsqu’ils restent limités, mais ils peuvent néanmoins amoindrir la qualité de vie et détériorer les relations sociales.
- Les démences et la sénilité d’une manière générale qui regroupent diverses maladies neurologiques à l’origine de troubles cognitifs
Pourquoi les personnes âgées sont-elles plus touchées par les maladies neurologiques ?
Plusieurs raisons expliquent pourquoi les séniors sont plus susceptibles de développer des maladies neurologiques :
- La première est que le cerveau subit des changements avec l’âge, y compris la perte de neurones et de connexions synaptiques. Néanmoins toutes les personnes âgées ne sont pas sujettes à des maladies neurologiques ou des affections cognitives.
- Les personnes âgées sont également plus susceptibles de souffrir de maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension artérielle. Ces problèmes de santé peuvent endommager les vaisseaux sanguins du cerveau et, par un lien de cause à effet, augmenter le risque de maladies neurologiques.
- Le stress et la dépression au cours de la vie, ainsi que des traumatismes crâniens répétés, peuvent aussi augmenter le risque d’affection neurologique des décennies plus tard comme l’a montré une étude scientifique récente.
Par ailleurs, selon un rapport de l’INSEE publiée en 2018, les maladies neurologiques avec perte partielle ou totale des capacités cognitives sont plus fréquentes parmi les résidents dans les établissements spécialisés (maisons de retraite, EHPAD) avec 39 % de personnes concernées. Cela peut s’expliquer de différentes manières, à commencer par l’allongement de l’espérance de vie qui, mathématiquement, augmente les risques de maladies, et le fait que les personnes placées le sont pour la plupart à cause d’une perte d’autonomie.
Comment prévenir les maladies neurologiques chez les séniors ?
De nombreuses études ont prouvé que maintenir une bonne santé globale tout au long de sa vie en adoptant un mode de vie sain permet de prévenir ces affections. Pour autant, modifier ses habitudes à tout âge, même lorsque l’on est déjà sénior, limite les risques de développer des maladies neurologiques et des troubles cognitifs.
Cela comprend :
- Une alimentation équilibrée, soit la combinaison journalière de légumes, fruits, protéines animales ou végétales et plus largement d’aliments dit « santé » qui procurent à l’organisme tout ce dont il a besoin pour fonctionner
- Cela veut aussi dire limiter les aliments transformés comme les plats industriels, ainsi que les fritures et les sucres
- De l’exercice régulier, soit au moins 6 000 pas par jour et/ou 30 minutes d’activité physique (marche rapide, vélo, gymnastique …)
- L’arrêt du tabagisme et de l’abus d’alcool, lesquels sont aussi à l’origine de nombreux décès par cancers et autres maladies graves
Un mode de vie sain suppose aussi de stimuler son activité cérébrale en restant toute sa vie curieux : apprendre de nouvelles choses, lire, participer à des activités sociales qui permettent de rencontrer du monde. Au contraire, le manque de lien social concourt à se renfermer sur soi-même et n’encourage pas le cerveau à faire des efforts intellectuels.
Cependant, gardez à l’esprit que, dans certains cas, rien de tout cela n’explique la survenue ou non d’une maladie neurologique ou neurodégénérative. Si bien que malgré une bonne hygiène de vie, des cas d’Alzheimer par exemple peuvent se présenter, notamment par hérédité.
Quel dépistage des maladies neurologiques pour les personnes âgées ?
Pour les séniors eux-mêmes, comme pour les enfants, les proches et les accompagnants, les premiers indices d’une maladies neurologiques sont parfois difficiles à déceler. Certains signaux faibles méritent toutefois d’être pris en compte :
- Des troubles de la mémoire devenus réguliers, quotidiens, comme l’oubli d’un rendez-vous chez le médecin
- Des changements de comportement comme une soudaine agressivité inexpliquée ou un désintérêt
- Des troubles de la marche et de l’équilibre, des chutes
- Des troubles de la parole et de la compréhension
⚠️ Attention à ne pas faire de généralité : même chez les séniors, certains de ces signes peuvent être ponctuels, liés à d’autres causes. En cas de chute par exemple, vérifiez que ce ne sont pas de nouvelles lunettes mal adaptées qui ont pu causer un déséquilibre. Une grosse colère peut aussi s’expliquer par des problèmes personnels. |
Le médecin traitant est bien sûr le meilleur relais pour réaliser des tests. Il peut alors comprendre si ces signes sont symptomatiques d’une maladie neurologique et diagnostiquer laquelle est en cause.
Plus largement, des examens de routine et des dépistages réguliers, comme des examens de mémoire et des fonctions cognitives permettent de détecter plus rapidement les risques.
Dans tous les cas, toute suspicion d’une affection neurologique nécessite de consulter un médecin pour des recherches complémentaires et un diagnostic précis.
Si les maladies neurologiques chez les séniors ne bénéficient pas encore de traitements curatifs, la science avance et proposera à l’avenir des solutions qui seront plus que des soins de confort. Aujourd’hui, les traitements disponibles varient en fonction de l’affection diagnostiquée. Ils peuvent inclure des médicaments, notamment des molécules qui imitent l’action de la dopamine dans le cas de la maladie de Parkinson, et des thérapies par stimulation cérébrale.
De plus, sachez que de très nombreuses recherches permettent aujourd’hui d’attendre des traitements encore plus efficaces à l’avenir. Pour les futurs séniors comme pour les proches, cela représente un grand espoir face à des maladies complexes pour ceux qui les vivent et ceux qui les entourent.
Les affections neurologiques chez les séniors ne sont donc pas une fatalité malgré leur réalité très difficile d’aujourd’hui. Au fil des années, une bonne hygiène de vie limite les risques ou l’intensité des troubles, tout comme l’attention des proches peut déceler d’éventuels signes.