Senior : Comment aménager son logement pour faciliter l’autonomie ?
Le maintien à domicile des personnes âgées est une priorité pour de nombreuses familles et pour les politiques publiques en France. Selon une enquête de 2021, près de 80 % des Français souhaitent vieillir chez eux plutôt que dans un établissement spécialisé. Cette aspiration nécessite néanmoins des aménagements du logement pour garantir à la fois leur sécurité, leur confort et leur autonomie. Découvrez ici quelles sont les adaptations recommandées pièce par pièce, ainsi que les aides financières disponibles pour faciliter ces transformations.
Le maintien à domicile des seniors : une aspiration largement partagée
Le vieillissement de la population française est un phénomène mondial. La France n’est pas la plus concernée, pour autant, en 2024, on estime que le nombre de personnes âgées dépendantes atteindra 2,9 millions, et 3,9 millions en 2050.
Face à cette réalité, le maintien à domicile apparaît comme une solution privilégiée, tant pour le bien-être des seniors que pour la gestion des ressources publiques. Surtout qu’on l’oublie parfois, maisla très grande majorité des plus de 65 ans vivent chez eux, soit 96 %. En parallèle, la plupart d’entre eux sont aussi propriétaires, ce qui les rend d’autant plus libres de faire les aménagements nécessaires à leur autonomie.
Car pour que ce maintien soit viable, il est essentiel d’adapter les logements aux besoins des personnes âgées en matière de mobilité et de sécurité.
L’aménagement pièce par pièce pour l’autonomie
Chaque pièce de la maison ou de l’appartement nécessite un ou plusieurs aménagements afin de favoriser :
- La circulation dans les pièces
- L’atteinte des objets
- La sécurité, notamment afin d’éviter les chutes
La cuisine
La cuisine est un lieu central du quotidien, mais elle peut devenir source de dangers si elle n’est pas adaptée. Pour faciliter son utilisation, il est recommandé d’optimiser l’espace de travail en ajustant la hauteur des plans de travail entre 80 et 85 cm, permettant ainsi une utilisation confortable en position assise ou debout.
Les rangements doivent être accessibles sans effort excessif ; l’installation de tiroirs coulissants et d’étagères pivotantes permet par exemple d’atteindre facilement les ustensiles et provisions.
Par ailleurs, quand cela est financièrement envisageable, le choix d’équipements sécurisés – des plaques de cuisson à induction qui réduisent les risques de brûlures et un four à porte latérale pour une manipulation plus aisée – est fortement conseillé.
La salle de bains
Il s’agit d’une pièce où les risques de chute sont élevés. Peu d’études répertorient exactement les endroits de la maison où se produisent les chutes. Santé Publique France l’a fait en 2020, où la salle de bain représentait « seulement », 5.4 % des chutes. Cependant, parmi les personnes interrogées, la plupart avaient déjà fait des aménagements.
Ainsi, pour réduire le risque de chutes, il est essentiel de :
- Remplacer la baignoire par une douche à l’italienne, de plain-pied, qui facilite l’accès et réduit les obstacles. Attention cependant, cela ne supprime pas complètement le risque. Le sol doit être traité pour rester anti-dérapant.
- L’installation de barres d’appui près de la douche, de la baignoire et des toilettes offre un soutien supplémentaire lors des mouvements.
- Un siège de douche rabattable fixé au mur permet de se laver en position assise en toute sécurité.
Les toilettes
Pour les toilettes, il est recommandé de rehausser la cuvette à environ 50 cm, facilitant ainsi l’assise et le relevé. Des barres d’appui latérales apportent quant à elles un soutien lors des transferts (soit le fait de passer de debout à assis et inversement).
Il est également important de prévoir un espace suffisant, avec un dégagement d’au moins 80 cm devant les toilettes, pour permettre une manœuvre aisée, notamment en fauteuil roulant.
La chambre
Dans la chambre, un lit à hauteur ajustable facilite les transferts et les soins éventuels.
L’éclairage, que l’on oublie souvent, est pourtant à prendre en considération, aussi bien sur le plan de la luminosité que de l’accès aux interrupteurs. Ceux-ci doivent être situés à portée de main. Par ailleurs, installer des veilleuses permet d’éviter les chutes nocturnes.
Les rangements doivent aussi être accessibles, avec des placards dotés d’étagères à hauteur de poitrine, évitant ainsi les efforts inutiles.
Ma Prim’Adapt, l’aide référence pour l’autonomie à domicile
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, MaPrimeAdapt’ est devenue l’aide unique dédiée au financement des travaux d’adaptation des logements pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Ce dispositif remplace plusieurs aides antérieures, notamment « Habiter facile » de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), les aides de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) pour l’adaptation du logement des personnes âgées, ainsi que le crédit d’impôt autonomie.
Objectifs de MaPrimeAdapt’
L’objectif principal de MaPrimeAdapt’ est de simplifier les démarches administratives et de centraliser les aides financières pour l’adaptation des logements. Elle vise à encourager les travaux préventifs, permettant aux personnes concernées de rester vivre chez elles dans des conditions de sécurité et de confort optimales.
Conditions d’éligibilité
MaPrimeAdapt’ s’adresse aux personnes remplissant les critères suivants :
- Personnes âgées de 70 ans et plus : sans condition de niveau de dépendance ou d’autonomie.
- Personnes âgées de 60 à 69 ans : en perte d’autonomie précoce, justifiant d’un niveau de GIR (groupe iso-ressources) de 1 à 6.
- Personnes en situation de handicap : sans condition d’âge, justifiant d’un taux d’incapacité supérieur ou égal à 50 % ou éligibles à la prestation de compensation du handicap (PCH).
De plus, les bénéficiaires doivent être propriétaires occupants ou locataires du parc privé pour des travaux dans leur résidence principale, sans condition d’ancienneté du logement.
Montant de l’aide
MaPrimeAdapt’ peut financer jusqu’à 50 % ou 70 % du montant des travaux d’adaptation du logement, en fonction des revenus du ménage, et dans la limite d’un plafond de 22 000 € hors taxes. Les ménages aux revenus très modestes peuvent bénéficier d’une prise en charge de 70 %, et ceux aux revenus modestes ont droit à 50 %.
Les travaux éligibles
Les travaux financés par MaPrimeAdapt’ concernent directement l’adaptation du logement à la perte d’autonomie :
- Aménagements intérieurs : installation d’un monte-escaliers électrique, douche à l’italienne, WC surélevés, barres d’appui, éclairage à détection de mouvement.
- Aménagements extérieurs : rampe d’accès, installation de volets roulants électriques, élargissement de la porte d’entrée.
Les démarches pour bénéficier de MaPrimeAdapt’
Pour obtenir cette aide, il faut suivre certaines étapes :
- Prendre rendez-vous avec un conseiller France Rénov’ : sur le site France-renov.gouv.fr ou auprès d’un guichet autonomie proche de chez vous (Espace Conseil France Rénov’, France services, etc.).
- Être ainsi mis en relation avec un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) habilité autonomie : cet interlocuteur réalise un diagnostic, établit un projet de travaux et le plan de financement.
- Dépôt de la demande de subvention : en ligne ou en format papier, avec l’aide de l’AMO.
- Réalisation des travaux : par un artisan choisi avec l’AMO.
- Réception du versement de la subvention : après achèvement des travaux.
Conclusion
Véritable enjeu public aujourd’hui et pour les prochaines années, le maintien à domicile des personnes âgées dans les meilleures conditions nous concerne tous. En cela, la centralisation des démarches est une grande avancée. De plus, l’avenir laisse entrevoir des solutions d’aménagement reliées à la technologie qui pourraient améliorer grandement l’offre aujourd’hui disponible.