La mobilité des jeunes en France : quels sont les moyens, les aides et les formations disponibles ?
Saviez-vous que les jeunes sont les plus touchés par les difficultés de déplacement ? Si celles-ci concernent plus largement certains territoires, les chiffres montrent une réelle perte de chance tant au niveau professionnel que pour les activités autres. Ainsi, selon le Baromètre des mobilités de l’association Wimoov en 2022, 23 % des étudiants ont renoncé à une activité de loisirs parce qu’ils n’avaient pas les moyens pratiques ou financiers de se déplacer. Mais quelle que soit leur situation financière, sociale et géographique, des solutions existent pour les aider.
La mobilité, un enjeu majeur pour les jeunes
C’est une évidence parfois oubliée, mais la mobilité est un facteur essentiel pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Elle leur permet d’accéder à des opportunités d’études, de stages et, par la suite, d’emplois. Dans leur vie quotidienne aussi, c’est un moyen de profiter des loisirs qui ne sont pas toujours à proximité, de culture, tout comme de citoyenneté.
Or les jeunes sont, pour partie, concernés par des difficultés de déplacement. Parmi eux, certains disposent de peu de ressources financières ou vivent dans des zones isolées. Selon une étude parue en 2024 de l’Institut Terram et Chemins d’Avenir, 69% des jeunes des zones rurales dépendent chaque jour de la voiture, n’ayant pas une offre suffisante de transports en commun, lorsque celle-ci existe.
Autre cause qui n’est pas facile à quantifier par ailleurs : les difficultés d’orientation ou d’accompagnement dans ce domaine. C’est-à-dire le manque ou la méconnaissance de ressources près de soi pour trouver une solution adaptée.
Parfois, ce sont les solutions les plus simples, comme la conduite accompagnée, qui sont impossibles si les parents n’ont pas eux-mêmes un véhicule par exemple.
Pour toutes ces raisons, de nombreux acteurs publics et privés se mobilisent pour faciliter la mobilité des jeunes. Cela, à travers des aides dédiées, des dispositifs co-construits avec les territoires et des formations adaptées à leurs besoins et à leurs projets.
Voici dans ce tableau un résumé des difficultés rencontrées par les jeunes pour se déplacer et leurs causes :
Difficulté | Cause |
Manque de ressources financières pour se déplacer | Précarité, coût élevé des transports |
Vivre dans des zones isolées avec peu d’offres de transports en commun | Ruralité, désertification, faible densité de population |
Manque d’orientation ou d’accompagnement pour trouver une solution adaptée | Méconnaissance des dispositifs existants, absence réelle ou supposée de conseil personnalisé, complexité des démarches |
Les aides à la mobilité pour les déplacements quotidiens
Les déplacements quotidiens sont souvent une source de dépenses importantes pour les jeunes, qui doivent se rendre à leur lieu d’études, de travail ou de formation. Pour réduire ces coûts, plusieurs aides existent, qui concernent principalement l’achat d’un vélo ou le passage du permis de conduire.
Pour s’acheter un vélo
Par exemple, Île-de-France Mobilités propose une aide financière pour l’achat de vélos aux résidents franciliens. Cette subvention couvre 50% du prix d’achat, avec des plafonds variant selon le type de vélo : 400€ pour les vélos à assistance électrique (VAE), pliants et cargos sans assistance, 600€ pour les vélos cargos électriques, 200€ pour les kits d’électrification, 1200€ pour les vélos adaptés, et 100€ pour les vélos mécaniques destinés aux 15-25 ans.
Pour bénéficier de cette aide, les demandeurs doivent être majeurs, sauf pour les vélos mécaniques, résider en Île-de-France, et s’engager à ne pas revendre le vélo pendant trois ans. Certains accessoires, tels que les paniers, sacoches, casques et antivols, sont également éligibles s’ils sont achetés en même temps que le vélo.
Il est important de noter que cette aide est cumulable avec d’autres subventions locales ou nationales. De la même manière, ailleurs en France, les collectivités locales, les régions et départements, ainsi que les communes peuvent proposer des aides dédiées aux déplacements.
Passer le permis de conduire et bénéficier d’une voiture
Devant l’enjeu de faciliter la mobilité dans certains territoires, de nombreuses solutions existent.
Le permis à 1 euro par jour
Le dispositif « Permis à 1 euro par jour » permet aux jeunes de 15 à 25 ans de bénéficier d’un prêt à taux zéro pour financer leur formation au permis B, A1 ou A2. Le remboursement de ce prêt se fait par mensualités de 30€ maximum, rendant le permis de conduire plus accessible financièrement pour les jeunes aux revenus modestes.
Via le compte personnel de formation (CPF)
À la condition d’avoir accumulé des droits sur leur CPF, les jeunes peuvent utiliser leur Compte personnel de formation pour financer la préparation aux épreuves théoriques et pratiques de toutes les catégories de permis de conduire. Cela, à condition que l’obtention du permis contribue à leur projet professionnel.
Une aide au financement du permis B pour les apprentis
Les apprentis âgés de 18 ans et plus peuvent bénéficier d’une aide de 500€ pour passer le permis B. Versée par les centres de formation d’apprentis (CFA), elle vise à faciliter la mobilité des jeunes en formation professionnelle, leur offrant ainsi plus d’opportunités d’emploi et de stages.
Via la service national universel (SNU)
Les volontaires du Service national universel (SNU) âgés de 18 ans ou plus bénéficient de la gratuité de la préparation au code et du remboursement de la première présentation à l’épreuve théorique générale (ETG). Cette mesure encourage l’engagement citoyen tout en aidant les jeunes à obtenir leur permis de conduire, un atout pour leur avenir professionnel et personnel.
Une bourse au permis de conduire
Certaines municipalités proposent une aide financière pour le permis de conduire en échange d’une activité d’intérêt collectif. Cette « bourse au permis de conduire » encourage les jeunes à s’impliquer dans des projets locaux tout en les aidant à financer leur permis.
Une aide de France Travail (anciennement Pôle emploi)
Les demandeurs d’emploi peuvent quant à eux bénéficier d’une aide au financement du permis B sous certaines conditions, via France Travail (anciennement Pôle emploi). Cette aide a aussi pour but de réduire les obstacles à la mobilité, augmentant ainsi les chances de retrouver rapidement une activité professionnelle.
D’autres aides existent, par exemple, pour les personnes en situation de handicap. Dans tous les cas, selon chaque situation et profil, ces différentes subventions sont le plus souvent cumulables.
Les formations à la mobilité pour les jeunes
La mobilité n’est pas seulement une question de moyens financiers, mais aussi d’acquisition de compétences et de confiance en soi. Ainsi, pour aider les jeunes à se préparer à la mobilité, des formations existent, qui leur permettent d’acquérir des connaissances pour mieux appréhender tout ce qui concerne les déplacements.
Ces formations sont notamment proposées par les Missions Locales, qui accompagnent les jeunes de 18 à 25 ans dans leur parcours d’insertion. Elles peuvent porter sur :
- La conduite
- Le code de la route
- La sécurité routière
- Les transports en commun
- Le covoiturage
- Le budget
- Etc.
En plus des missions locales, des associations sont aussi engagées dans ce domaine. Wimoov propose par exemple d’accompagner de A à Z les jeunes dans leur projet, par le biais d’un conseiller mobilité. Il s’agit d’un véritable tremplin pour ensuite bénéficier d’un moyen de locomotion adapté et d’envisager la mobilité comme une chance.
Conclusion
La mobilité des jeunes est essentielle pour leur avenir professionnel et social. Certes, ils font face à des obstacles, mais des solutions concrètes existent. Pour les aider à se déplacer et à concrétiser leurs projets professionnels et personnels, l’information sur les dispositifs est indispensable. Passez-leur le message !