Tout savoir sur le trouble du déficit de l’attention
Vous avez remarqué que votre enfant a du mal à se concentrer, à rester en place, à suivre les consignes à l’école ou chez vous ? Il est peut-être atteint du trouble du déficit de l’attention (TDA), avec ou sans hyperactivité (TDAH)*. Mais nous disons bien « peut-être », car seuls des examens peuvent le déterminer. Abondamment commenté sur les réseaux sociaux, ce trouble touche environ 5% des enfants et peut avoir des répercussions importantes sur le développement, la scolarité et la vie sociale de votre enfant. Mais il existe des solutions pour l’aider à mieux vivre avec son trouble et à réussir à l’école malgré cela. Voici un guide pour poser les bases et avancer avec votre enfant dans cette voie s’il est concerné !
Définition du trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
Le trouble du déficit de l’attention est un trouble neurodéveloppemental, c’est-à-dire qu’il est lié à un fonctionnement particulier du cerveau. Il commence à se manifester entre 6 ans et 12 ans, par une difficulté à maintenir son attention sur une tâche, à résister aux distractions, à planifier et à organiser ses activités. Or dans un monde aussi connecté que le nôtre où le téléphone est une mine sans fond de distractions, la déconcentration des enfants ou des adolescents n’est pas forcément un TDA/H.
À l’inverse, un enfant atteint a du mal à terminer ce qu’il commence, à respecter les règles, à attendre son tour, à contrôler ses émotions. S’ajoutent souvent à cela des troubles associés, comme des difficultés d’apprentissage, des troubles du langage, du comportement ou de l’humeur. De même, son sommeil est difficile.
Quelles différences entre le trouble de l’attention « avec ou sans hyperactivité » ?
Le trouble du déficit de l’attention peut se présenter avec ou sans hyperactivité.
L’hyperactivité se traduit par une agitation motrice excessive, une tendance à bouger sans arrêt, à faire du bruit, à toucher à tout. Un enfant hyperactif a par exemple du mal à rester assis, à se calmer. En particulier à l’école, les professeurs et ses camarades le perçoivent comme étant quelqu’un de turbulent, indiscipliné, voire agressif.
Pendant longtemps, on a cru que l’hyperactivité était plus fréquente chez les garçons que chez les filles, et plus facilement repérable que le déficit de l’attention seul. Mais les dernières études tendant à prouver que c’est surtout parce que les filles sont moins souvent diagnostiquées.
Par ailleurs, certains enfants souffrent de TDA sans hyperactivité. Ce sont ceux que l’on qualifie de discrets, rêveurs, distraits, mais ils sont tout aussi en difficulté pour se concentrer et s’adapter aux exigences de leur environnement.
Comment se diagnostique cette pathologie chez les enfants ?
Le diagnostic du TDA/H repose sur une évaluation pluridisciplinaire. Un seul praticien, par exemple un généraliste, ne peut pas poser le diagnostic sans faire appel à un spécialiste du trouble. Cela peut être neurologue, un pédiatre ou un psychiatre pour enfant.
Dans tous les cas, aucun test unique n’existe aujourd’hui pour le détecter à 100%. Il faut passer par une combinaison de critères cliniques, comportementaux, cognitifs et scolaires. Le but étant aussi d’éliminer toutes les autres hypothèses, car répétons-le, tous les enfants turbulents ne sont pas forcément concernés par le TDA/H. Cela peut être de l’inattention ou, comme nous le disions précédemment, une problématique liée aux écrans notamment. Un enfant agité peut aussi être victime de harcèlement scolaire.
Le diagnostic se fait généralement à partir de 6 ans, mais il peut être posé plus tôt ou plus tard, selon les cas. N’oublions pas que des adultes peuvent aussi être concernés, sans forcément avoir été diagnostiqués enfants. Rappelons d’ailleurs que le TDA/H n’est pas une maladie, mais une variation du développement cérébral, qui peut persister à l’âge adulte.
Quelles conséquences sur le développement ?
Le TDA/H peut avoir des conséquences négatives sur le développement de l’enfant, s’il n’est pas pris en charge de manière adaptée :
- Des retards dans l’acquisition des compétences scolaires, sociales et émotionnelles.
- Un déficit dans l’estime de soi
- L’apparition de troubles anxieux
- Altérer la qualité des relations familiales et le développement social
Cependant, le TDA/H n’est pas une fatalité ! Loin de là, beaucoup d’enfants en font petit à petit une force et puisent dans leurs autres qualités, qui sont nombreuses. Ces enfants sont particulièrement créatifs, curieux, spontanés. Ils font aussi bien souvent preuve de générosité, d’un grand sens de l’humour. C’est important de s’en rendre compte et de valoriser ces aspects positifs, tout en les aidant à surmonter leurs difficultés.
Est-il possible de soigner le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité ?
Il n’est pas possible de guérir définitivement le TDA/H, en premier lieu car ce n’est pas une maladie en tant que telle. Pour autant, des moyens de le prendre en charge efficacement existent.
Le traitement repose ainsi sur une approche multimodale, avec un traitement médicamenteux et psychothérapeutique, avec un aspect comportemental. Ce dispositif permet de réduire les symptômes, à condition d’être personnalisé et réévalué pour s’adapter au fil du temps.
Quelles conséquences sur la scolarité (faut-il en parler aux professeurs ?) et la future vie professionnelle ?
L’école est bien souvent le cœur du problème, car être assis pendant plusieurs heures n’est pas dans la nature d’un enfant atteint d’un TDA/H. En plus des difficultés d’apprentissage, des troubles du comportement, cela peut entraîner des conflits avec les enseignants ou les camarades, un décrochage scolaire, etc.
Il est donc essentiel d’en parler aux professeurs, pour mettre en place des aménagements pédagogiques. Cela peut aussi valoir la peine d’entamer une collaboration entre l’école, la famille et les professionnels de santé, pour assurer une cohérence et une continuité dans la prise en charge.
Dans tous les cas, le TDA/H n’empêche pas la réussite scolaire, ni la future vie professionnelle, à condition de choisir un métier qui correspond aux intérêts, aux capacités et aux besoins spécifiques de l’enfant.
Comment se faire aider après un diagnostic posé ?
Si vous pensez que votre enfant souffre de TDA/H, ou si vous avez des questions ou des inquiétudes à ce sujet, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant en premier lieu. Celui-ci vous orientera, s’il y a lieu, vers les spécialistes que nous avons cités plus haut.
Lorsque le diagnostic est posé, vous avez la possibilité de vous renseigner auprès d’associations de parents ou de patients, qui peuvent vous apporter des informations, des conseils et une entraide.
En conclusion
S’il n’est pas pris en charge, le trouble du déficit de l’attention (avec ou sans hyperactivité) chez les enfants peut avoir des conséquences importantes sur leur développement, leur scolarité et leur vie sociale. Mais grâce à l’ouverture de la parole sur ce sujet et aux témoignages dans les médias, il devient plus simple de consulter pour s’en assurer et ainsi trouver des solutions pour, sinon le traiter, au moins atténuer ses effets négatifs. Sachez que le TDA/H n’est pas un obstacle, mais un défi qui peut être relevé avec l’aide des professionnels, de la famille, de l’école. Un enfant atteint de TDA/H n’est pas malade ni différent, il a avant tout besoin d’être compris, soutenu et aimé.
*Pour parler des deux et pour plus de clarté, nous écrivons dans l’article TDA/H