Maladies rhumatologiques senior : comment les prévenir ?
J’ai mon rhumatisme / Qui devient gênant / Ma pauvre Cécile / J’ai soixante-treize ans … La chanson de Michel Delpech trotte dans la tête quand on commence à ressentir des douleurs qui semblent vouloir rappeler l’âge que l’on a. Mais il est possible d’agir en amont et ainsi de réduire le risque de douleurs rhumatismales. Alimentation, activité physique, suivi médical : découvrez quelles sont les solutions possibles avant d’avoir mal. Et vous pourrez ranger cette chanson au rayon des vieux souvenirs !
Que sont les maladies rhumatologiques ?
Pas moins de 12 millions de Français souffrent de rhumatismes et pas seulement des personnes âgées, même si elles sont majoritaires. Les maladies rhumatologiques affectent les articulations, les os, les muscles et les tissus conjonctifs. Elles se manifestent souvent par une douleur, une raideur, une enflure et, en conséquence, une limitation de la mobilité. Avoir des rhumatismes, comme on l’entend souvent, ne concerne pas qu’une seule pathologie. Cela en recouvre de nombreuses, en voici quelques exemples :
- La polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune qui provoque une inflammation des articulations, surtout aux mains et aux pieds. Elle résulte de l’attaque du système immunitaire contre les tissus sains, entraînant une douleur, un gonflement et une raideur articulaire. Elle se caractérise visuellement par les doigts qui semblent désarticulés. Dans les 2/3 des cas, elle concerne les femmes selon l’INSERM.
- L’arthrite psoriasique qui associe une inflammation articulaire chronique à une affection cutanée, le psoriasis. Les articulations touchées deviennent enflammées, provoquant douleur et raideur.
- Les maladies microcristallines qui résultent de la présence de cristaux dans les articulations, comme dans le cas de la goutte. Ces cristaux déclenchent des épisodes inflammatoires aigus, causant une douleur intense et un gonflement des articulations touchées.
- Les collagénoses qui regroupent un ensemble de maladies caractérisées par une inflammation du tissu conjonctif, qui soutient et relie les différents tissus du corps.
- La fibromyalgie qui provoque des douleurs musculaires chroniques, une fatigue persistante et des points douloureux dans tout le corps.
- L’arthrose, qui est une maladie courante avec l’âge, caractérisée par la détérioration progressive du cartilage entre les articulations. Cette dégradation conduit à une friction osseuse, entraînant douleur, raideur et perte de mobilité. Elle peut toucher diverses articulations du corps.
En dehors de ces maladies, il existe plusieurs autres formes de rhumatismes qui impliquent une inflammation des articulations, des tendons, des muscles ou des tissus conjonctifs. Chaque pathologie présente des symptômes et des complications caractéristiques nécessitant un traitement adapté.
Pourquoi surviennent les maladies rhumatologiques ?
Le vieillissement est bien sûr l’un des principaux facteurs de risque de ces affections. Cependant, d’autres facteurs comme l’hérédité, le surpoids, le manque d’exercice, le tabagisme jouent un rôle prépondérant dans la survenue des rhumatismes. C’est ce qui explique que cela touche aussi des personnes plus jeunes. Et quand ces facteurs sont, qui plus est, ajoutés les uns aux autres, les risques sont d’autant plus élevés.
Quelles sont les conséquences des maladies rhumatologiques ?
Souffrir de rhumatisme a des conséquences importantes sur la qualité de vie, mais aussi sur la santé à long terme. Les douleurs sont parfois si intenses qu’elles empêchent de trouver le sommeil. Selon l’INSERM, 65 % des Français dorment moins bien en raison de leurs douleurs rhumatismales.
S’ajoute à cela une perte de mobilité qui entraîne avec elle une moindre activité physique. Tout cela finit par causer un terrain propice à de nouvelles douleurs. Sans compter que cela entraîne aussi la sédentarité et la prise de poids, augmentant au passage les risques de développer un cancer.
Comment éviter d’avoir des rhumatismes ?
S’agissant des maladies auto-immunes notamment, difficile d’établir un plan à l’avance pour les éviter. Néanmoins, pour d’autres pathologies rhumatismales et même pour les douleurs qui semblent difficiles à combattre une fois installées, il existe des solutions préventives. Il s’agit avant tout d’avoir une bonne hygiène de vie qui évite les risques d’inflammation.
Adopter une alimentation équilibrée
Une alimentation équilibrée est essentielle pour prévenir les maladies rhumatologiques. Comme pendant toute la vie, il est plus sain pour les seniors de privilégier une alimentation riche en fruits, légumes, mais aussi grains entiers, poissons gras et produits laitiers faibles en matières grasses. Ils permettent de faire baisser le taux d’acide urique à l’origine des douleurs.
Inversement, les abats, les viandes rouges, et même les crustacés, de même que les sodas ne sont pas indiqués ni en amont ni lors des phases douloureuses.
Autrement dit, mieux vaut se rapprocher du régime crétois que du régime fast-food pour limiter les risques de maladies rhumatismales. Ces aliments fournissent en effet des nutriments tels que les vitamines D et C, le calcium, les acides gras oméga-3 et d’autres bénéfiques, à la fois pour la santé des os et des articulations.
Maintenir un poids santé
En parallèle, cela suppose de faire attention à sa ligne, car le surpoids exerce une pression supplémentaire sur les articulations, augmentant ainsi le risque de développer des maladies rhumatologiques.
Pratiquer une activité sportive adaptée
S’il fallait une règle pour limiter les douleurs : ce serait de bouger ! Et cela au moins 30 minutes par jour. La marche, le vélo et la natation, avec un rythme relativement soutenu quand même, sont le meilleur remède contre les maladies rhumatologiques.
Dans tous les cas, pratiquer un exercice régulier est indispensable pour maintenir la santé de ses articulations, ainsi que de ses os. Cela renforce les muscles, améliore la flexibilité et réduit les douleurs articulaires. Sans oublier que cela permet d’avoir une meilleure santé cardio-vasculaire ! Mais avant de choisir un sport et de s’y tenir, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour déterminer les activités les plus adaptées à soi-même.
Éviter le tabac et l’alcool
Parmi les facteurs de risques, le tabac et l’alcool font figure de premier de la classe. En plus d’être mauvais pour la santé en général, le tabac augmente la prévalence des maladies rhumatologiques à long terme et aggrave les crises. La consommation excessive d’alcool également. Mieux vaut donc arrêter de fumer et stopper ou limiter les prises d’alcool.
Consultation régulière avec un professionnel de la santé
Même s’il semble logique d’avoir des douleurs à mesure que l’on vieillit, ce n’est pas une raison pour les supporter. D’autant plus qu’il existe aujourd’hui des traitements pour atténuer les douleurs.
Cela suppose de consulter de manière régulière son médecin traitant pour évaluer sa santé articulaire et un rhumatologue pour déterminer la pathologie. Cela, à travers des tests de dépistage et des examens physiques.
Si vous prenez en main cet enjeu à un stade précoce et que vous mettez en place des mesures préventives adaptées en accord avec votre médecin, vous pouvez véritablement réduire vos douleurs et avoir une qualité de vie bien meilleure.
Faites par ailleurs avec lui le point sur les traitements que vous prenez par ailleurs si vous souffrez d’autres pathologies. Certains médicaments peuvent augmenter les crises de rhumatisme.
Conclusion
La prévention des maladies rhumatologiques chez les seniors, et même bien avant, repose sur une combinaison de facteurs qui sont avant tout des mesures d’hygiène de vie. Ces actions de prévention, en accord avec les prescriptions médicales, permettent ainsi de réduire les risques de ces affections douloureuses, mais aussi d’améliorer sa qualité de vie et de rester actif et autonome plus longtemps en chantant « avec le temps va, tout s’en va, même les rhumatismes ! ».